Vignobles DARRICARRERE *

Présentation seulement

Château Mille-Secousses
33710 BOURG-SUR-GIRONDE
tel: 05.57.68.34.95
fax: 05.57.68.34.91
email: info@mille-secousses.com
site web: http://www.mille-secousses.com

Type : Agriculture conventionnelle
Organisme : 0

PRESENTATION

Avant la première guerre mondiale, le vin du Château Mille-Secousses était servi en Grande-Bretagne dans les wagons-restaurants de la très cossue G.W.R., Great Western Railways. L’origine du curieux nom de Mille-Secousses : il est fait mention de ce nom bien avant, lors du séjour d'un mois que fit la cour de France à Bourg en août 1650. Mazarin, Anne d'Autriche et le roi Louis XIV, alors âgé de douze ans, se sont rendus à plusieurs reprises chez Jean de Ridder, bourgeois de Bordeaux, membre modéré de l'Ormée, propriétaire de l'actuel château Mille-Secousses qui n'était alors qu'un modeste relais de chasse, au milieu des bois, construit sur la rive du fleuve.
Quelques années auparavant, en 1638, Jean de Ridder avait quitté son pays d'origine, les Flandres, pour créer à Bordeaux, rue Neuve, un négoce de vin. Pour répondre au besoin du marché d'Amsterdam, très demandeur, à l'époque, de vins des palus de la Bastide, réputés pour leur vinosité, Jean de Ridder avait acquis la palu du sud-est de Bourg qu'il avait asséchée avec l'aide de ses compatriotes, les ingénieurs hollandais et les aides financières du gouverneur de Guyenne.
Le château actuel est le résultat de 3 remaniements successifs:Le centre de la maison, constitué des 6 fenêtres de part et d'autre de la porte d'entrée n'est autre que la chartreuse sans étage du XVIII° siècle que fit construire en 1764 un certain Jean Guilhem sur l'emplacement du relais de chasse du XVII° siècle. Ce personnage était un émigré d'origine allemande qui était propriétaire sur le port de Bourg de la célèbre Verrerie Royale de Bourg, dont la production est exposée au CIVB, 1 cours du 30 Juillet à Bordeaux.Les jardins à la française du XVII° siècle furent respectés et sont encore aisément imaginables puisque les grands axes ont été conservés jusqu'à nos jours: latéralement, une belle perspective sur la ville de Bourg faisant un angle de 45° avec le château et perpendiculairement à la façade, une majestueuse allée plantée d'arbres en direction du débarcadère. A l'époque, la nappe phréatique n'avait pas encore été abaissée par la consommation des industries modernes et par l'énorme essor démographique de Bordeaux et les puits artésiens faisaient jaillir des jets d'eau naturels de 2 ou 3 mètres de haut au milieu des bassins. En 1956, ils fonctionnaient encore.
Après la révolution, le négociant bordelais Doris acquiert le domaine le 4 juin 1791 et construit les grands chais encore en service aujourd'hui. Ces chais situés directement sur la rivière lui permettaient d'acheter les vins du voisinage et de les stocker à proximité de l'appontement en pierre, encore intact aujourd'hui, où les gabarriers venaient amarrer leurs bateaux pour charger les tonneaux à destination des chais Doris situés rue borie à Bordeaux. Au début du XIX° siècle, en 1831, Charles Lafitte acquiert le domaine et fait construire les deux pavillons à grands pans ardoisés de part et d'autre de la petite chartreuse XVIII°. Ces pavillons étaient la copie, en plus modeste, de celui de Villandry, superbe château renaissance du val de Loire. Il ajoute un étage, trois balcons, une rangée de balustres et le chapiteau triangulaire néo-palladien central. Charles Lafitte avait ainsi réalisé un château dit "classique" d'un rare élégance dans ses proportions. Des fenêtres du premier étage s'étendait un beau panorama sur la rivière toute proche, ses îles, et en fond de tableau le village de Bourg accroché à sa falaise.
C'est son fils, Roger Chenu-Lafitte, brillant ingénieur agronome, qui réalisa l'énorme effort de drainage des 120 hectares que comporte le domaine par un savant réseau de fossés chargés de collecter les eaux pluviales ruisselant en surface (le sol est argileux et imperméable) et de les conduire vers des clapets situés sur la rive du fleuve afin qu'à chaque marée basse les fossés puissent s'assécher. Ce réseau est encore en fonction aujourd'hui et fait l'objet des plus grands soins de la part de son actuel propriétaire, Philippe Darricarrère. Ce travail associé à la nature argileuse du sol, très intéressante pour la concentration en tanins, apporta aux vins de Mille Secousses une notoriété fabuleuse dans le tout Paris de la fin du XIX° siècle. Encore aujourd'hui le goût des parisiens pour leur Mille Secousses ne faiblit pas puisque la capitale, à elle seule, déguste 100 000 bouteilles par an.
Actuellement, le vignoble forme un ensemble de 82 hectares d'un seul tenant, cultivé par la famille Darricarrère et par 22 vignerons, ouvriers de chais, mécaniciens agricoles et chauffeurs de tracteurs qui oeuvrent ensemble depuis 1954 à sa bonne tenue. Presque tous habitent sur place avec leurs familles, donnant à l'exploitation, avec ses vastes chais, ses habitations et ateliers, l'aspect d'un véritable petit village toujours animé d'une grande activité.


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