GUIDE DES TERROIRS REGIONAUX
PRESENTATION DE LA SAVOIE
Accroché aux premières pentes des Alpes, le vignoble savoyard atteint parfois l'altitude de 500 mètres. La présence de barrières rocheuses et de lacs tempère un climat semi-comtinental. Un bon ensoleillement, surtout en été et en automne, permet une bone maturation des raisins. Les sols calcaires, mêlés à des marnes, à de l'argile ou à des alluvions apportés par des glaciers, favorisent la production de vins blancs. Ce vignoble qui couvre un peu moins de 2000 hectares se situe environ à 500 mètres d'altitude. Le vin de Savoie se répartit en une vingtaines d’îlots ou de rubans dans quatre départements de la région Rhône-Alpes (Savoie, Haute-Savoie, Isère et Ain), qu’il intéresse d’une façon tout à fait inégale :
Superficie de la Savoie : 1550 hectares
Superficie de la Haute Savoie : 170 hectares
Superficie de l'Ain : 83 hectares
Superficie de l'Isère : 102 hectares
Le vignoble savoyard se divise en quatre zones: Nord, Ouest, Est et Sud.
La Zone Nord comprend les rives méridionales du Lac Léman, d'Evian à Annemasse, et la région au long de la frontière suisse jusqu'à St Julien-en-Genevois. Cette zone est plantée essentiellement de Chasselas qui produisent des vins blancs frais et légers. On y trouve le Marin, le Ripaille, le Marignan, et les Cocteaux de Crépy.
La Zone Ouest comprend la région du Lac du Bourget, de Seyssel et de la rive gauche du Rhône jusqu'à Yenne. Le cépage principal est l'Altesse. On y trouve un vin typique: la Roussette de Savoie, avec les crus de Frangy, Marestel, Monthoux, Seyssel. La Zone Est se situe au Coeur de la vallée de l'Arve, entre Genève et le Mont-Blanc. Ses vignobles sont au pied du Môle sur des molasses argilo-calcaires, et s'étendent sur une cinquantaine d'hectares. La Zone Sud comprend les vignobles au sud de Chambéry et ceux au long de la vallée de l'Arc jusqu'à Saint-Michel
En Haute-Savoie (170 ha) :
- la rive sud du Léman : crus Ripaille, Crépy, Marignan et Marin.
- la côte d’Arve : Ayze.
- la vallées des Usses : Frangy.
- Au bord du Rhône : Vignoble de Seyssel partagé avec l’Ain pour 90 ha.
En Savoie (1550 ha) :
- les premières côtes de la rive gauche du Rhône : Chautagne.
- le versant occidental de la montagne du Chat : Marestel, Monthoux, Joigneux.
- le Val du Bourget et la cluse de Chambéry : Monterminod, St Joire, Chignin, Bergeron, Apremont et Abîmes qui débordent sur l’Isère pour 130 ha.
- La rive droite de la Combe de Savoie : Crus Montmélian, Arbin, Cruet et Saint Jean de la Porte. Les cépages utilisés, tels la mondeuse, l'altesse, le chasselas ou la jacquère, sont particulièrement adaptés au climat.On a retrouvé des écrits sur la culture de la vigne en Savoie grâce aux Allobroges. De plus le fait de transporter leur vin dans des outres en direction de Rome en est une preuce irréfutable
AGE ET SURFACE DU VIGNOBLE
Deux fois moins de vignes : à l’instar de nombreuses zones viticoles françaises, le vignoble savoyard a connu son apogée au début du siècle. De son évolution antérieure on ne connaît que des chiffres fragmentaires sur tel ou tel terroir ou des totalisations ponctuelles, au hasard d’un rapport, d’une étude ou d’une enquête décennale. On cite ainsi les valeurs de 7800 ha en 1792, puis 11000 ha en 1872 ou encore 12700 ha en 1888. A partir de 1900, on dispose par contre d’une série de qualité hétérogène qui révèle cependant une diminution lente mais régulière du vignoble.
Le vignoble haut-savoyard a connu une évolution historique des surfaces identique, jusqu’à la fin du 19e siècle, ou il dépassait 800 ha. Mais, après la crise phylloxérique, la reconstitution a été moins active et les surfaces se sont progressivement réduites à l’emprise des seules AOC.
RELIEF
Avec une altitude moyenne de 1 500 m, 36 sommets de plus de 3 500 m et 107 de plus de 3 000 m, la Savoie s’identifie comme un département de haute montagne dans lequel on a peu de chances de découvrir des vignobles.
Mais les glaciers du quaternaire ont modelé de grandes vallées et, en se retirant, abandonné d’importantes quantités de roches arrachées aux sommets et aux versants : les moraines. Ces amas ainsi que les cônes de déjection torrentiels ou les effondrements accidentels (Granier), combinés à des conditions altitudinales (entre 300 et 600 m) et à des expositions propices constituent des sites privilégiés pour l’implantation de la vigne.
CLIMAT
En dépit de son caractère montagneux, la Savoie présente un climat étonnement tempéré, sa dominante continentale étant modulée par de fortes influences océaniques. Mais c’est surtout le contraste des situations, trouvant son origine dans les différences d’altitude, qui apparaît le plus marquant.
Les précipitations, augmentant avec l’altitude, atteignent un niveau relativement élevé en Savoie (1 200 mm par an), mais sont réparties de façon homogène (environ 150 jours) sur les différents mois de l’année. Du fait de l’installation du vignoble sur des sols souvent pentus et généralement bien drainés, l’importance des apports d’eau n’est pas gênante.
Par contre, leur régularité favorise le développement des maladies cryptogamiques, peut engendrer la coulure au moment de la floraison et prédispose aux gels de printemps, quand la neige stationne encore à basse altitude, ou aux chutes de grêle estivales.
PEDOLOGIE
La production de vin de qualité exige un sol pauvre en matières organiques et en éléments fertilisants qui limitent naturellement la vigueur de la plante. Le sol doit également être filtrant, c’est-à-dire comporter une proportion de cailloux suffisante pour jouer le rôle de drains et accessoirement ajouter un effet thermique en restituant pendant la nuit la chaleur emmagasinée durant la journée. Enfin, un sol clair apparaît bénéfique dans la mesure où il aura tendance à réfléchir vers la plante les rayons solaires. Les sols réunissant tout ou partie de ces caractéristiques sont nombreux en Savoie :
· Les vignobles de la rive gauche du Rhône sont implantés sur des éboulis calcaires dans les portions les plus abruptes, puis sur des moraines argileuses vers le bas.
· Ceux de Chautagne reposent sur des éboulis calcaires, des grès calcaires molassiques ou des placages morainiques.
· Les vignobles des rives du lac du Bourget et de la cluse de Chambéry s’appuient sur des boues glaciaires, des alluvions anciennes ou des sols peu calcaires mais reposant sur un sous-sol caillouteux.
· L’éboulement de la falaise du mont Granier a engendré un relief chaotique constitué de formations variées à dominante argilo-calcaire où se trouvent mêlés des gros blocs peu altérés. Seule la vigne a pu coloniser ces terrains.
· Le vignoble de la rive droite de l’Isère, à exposition sud dominante, est situé sur des éboulis calcaires dans sa partie la plus pentue tandis que vers le bas se dégagent des formations morainiques ou, plus sporadiquement, des cônes de déjection. Pour être exhaustif, il convient de signaler quelques secteurs viticoles dont l’importance est aujourd’hui réduite, alors que dans un passé récent ils occupaient une plus grande étendue. Dans la vallée du Gelon, la vigne exploite des terres profondes et fertiles, en Maurienne, on la rencontre encore sur des sols argilo-silicieux, caillouteux et de couleur noirâtre peu favorable à la production d’un vin de qualité. Enfin, en Tarentaise, la vigne occupe principalement les cônes de déjection des torrents.
Les vins de Savoie sont essentiellement des vins blancs, auxquels s'ajoutent quelques vins rouges et rosés.
les conditions climatiques sont assez généreuses pour la bonne maturité des raisins car l’influence océanique tempèrent un climat continental, de même que la barrière rocheuse des Bauges et de la chartreuse, des lacs Leman et Bourget ainsi que des rivières ( Rhône et Isère) qui tempèrent ce climat continental. La nature des sols argilo- calcaire mêlé à des marnes favorise l’encépagement blanc ; il en ai de même en haute Savoie avec les moraines glaciaires. C’est une constitution de vins blancs ou rouges qui est obtenu sur les terres plus calcaires, en revanche, l’argile l’alluvion glaciaire ou le limons structure les vins en couleur mais ils perdent en puissance.
POIDS ECONOMIQUE
Au cours de vingt dernières années, la viticulture s’est progressivement imposée comme la première production végétale du département et la seconde livraison de produits agricoles après le lait. Mais l’histoire de la viticulture en Savoie semble constituée d’une succession de périodes fastes durant lesquelles la vigne s’est montrée conquérante et de temps plus difficiles où elle a du se replier sur ses positions les plus écologiquement favorables.
ROUTE DES VINS DE SAVOIE