GUIDE DES TERROIRS REGIONAUX
LES GRANDES REGIONS VINICOLES
L'histoire de la Bourgogne remonte presque jusqu'à l'origine de l'Homme, en référence à la Roche de Solutré, site remarquable et naturel, se situant à quelques kilomètres de Macon et prouvant que des Hommes vivaient déjà dans cette région, il y a 55 000 ans.
HISTORIQUE DE LA BOURGOGNE
1 - Le Vin, des siècles et des Hommes
Le véritable essor de la qualité du vin de Bourgogne est lié à l’activité des moines bénédictins et cisterciens, au début du deuxième millénaire.
2 - Naissance du vignoble : une histoire séculaire
Si l’origine de la vigne en Bourgogne est très ancienne, la date de naissance du vignoble de Bourgogne reste floue. Certains avancent que son apparition daterait du VIème siècle avant J-C, d’autres la situent entre le Ier et le IIIème siècles après J-C, lors des invasions romaines. Le texte le plus ancien faisant référence à la vigne et aux vins de la régionremonte à l’an 312. Il s’agit du discours d’un citoyen d’Autun, nommé Eumène, qui atteste la présence de la vigne. Au VIème siècle, Grégoire de Tours célèbre " la côte couverte de vigne ".
3 - Première impulsion : le vin des moines
Au Xème siècle, l’aristocratie et les communautés religieuses étaient propriétaires des vignobles.Les moines qui ne recherchaient pas une rentabilité immédiate ont oeuvré avec le souci permanent d’atteindre la perfection (étude sur les meilleures souches, taille, prélèvement des boutures, greffage, méthodes de vinification, dégustations comparatives).
Leur plus grande contribution au monde du vin est la mise en valeur de la notion de "climat". En créant les clos, les moines ont donné aux vins de Bourgogne leur identité. Les abbayes ont joué un rôle décisif dans l’épanouissement du vignoble, en y construisant des celliers (à Meursault, Vougeot, Chablis, Tournus… ). Par leur action, le vin servi à la table des Papes et des rois, devient synonyme d’hospitalité et de prestige
4 - Les Ducs de Bourgogne, ambassadeurs du vin de Bourgogne
A la fin du XIVème siècle, le premier Duc de Bourgogne, Philippe de Valois dit Philippe Le Hardi, épouse Marguerite de Flandre, doublant ainsi la surface de la Bourgogne à laquelle vient s’ajouter la Flandre.
Les fastes de la Cour des Ducs confortent et font la renommée des vins de Bourgogne, alors connus sous le nom de vins de Beaune. Entre la fin du XIVème siècle et la fin du suivant, la Bourgogne devient un état totalement indépendant du Royaume de France, puissant et prospère, berceau du " vin le plus célèbre du monde " à cette époque.
5 - XVIIIème siècle : le négoce s’organise
L’amélioration du réseau routier, au XVIIIème, a considérablement favorisé les échanges commerciaux avec Paris et, par l’intermédiaire des grands ports d’Europe, avec le reste du monde.
Les premiers négociants sont de simples commissionnaires. Peu à peu, le commerce se structure et les premières maisons sont fondées à Beaune, puis à Nuits-Saint-Georges. Les vins stockés dans les caves reçoivent les soins nécessaires (fûts neufs, soutirage, élevage) et la production de vins de plus longue garde se généralise et s’accompagne de l’usage de la bouteille (1750).
1789 : le démantèlement général des propriétés est ordonné sous la Révolution française. Les terres de l’Eglise sont confisquées par l’Etat et vendues aux enchères comme biens nationaux. Ce qui explique l’actuel morcellement du vignoble bourguignon (divisé en de très nombreuses parcelles).
6 - Le grand essor : le XIXème siècle
Pour le vignoble bourguignon, le XIXème siècle (1789-1914) est le symbole du progrès et celui du développement.
Dans le courant de ce siècle, l’expansion des vins de Bourgogne est étroitement liée à l'amélioration des transports et du libre échange : ouverture du canal de Bourgogne en 1832 et création de la voie de chemin de fer entre Paris et Dijon en 1851 avec traités de libre échange du Second Empire avec l’Allemagne, la Belgique, la Hollande et la Grande-Bretagne.
Les enchères publiques des Hospices de Beaune, dont la première édition s’est tenue en 1851, contribuent efficacement à la promotion des vins de Bourgogne.
Le phylloxéra apparaît et décime le vignoble. Il s’approche de Tournus, dans la Mâconnais, en 1875.
C’est en 1878 que le phylloxéra s’attaque à Meursault, capitale des grands vins blancs et premier bastion de la Côte de Pourpre et d’Or.
Face à cette menace, les hommes se mobilisent. Des Comités de Vigilance et d’éminents ampélographes préconisent le greffage de la vigne française sur des porte-greffes américains ; les plants de vigne d’Outre-Atlantique n’étant pas affectés par les morsures de l’insecte.
Ils lancent ainsi, dès 1886, la croisade de reconstitution du vignoble. Malgré ce fléau, les vins de Bourgogne ont maintenu leur réputation avec de grandes années (1881, 1885, 1886, 1887, 1894, 1898) et prouvent au monde que les vins provenant de vignes greffées ont gardé tous leurs mérites et leurs qualités (beaux millésimes : 1904, 1906, 1911, 1915 et 1919).
7 - Naissance des Appellations d’Origine Contrôlées (A.O.C) : garantes de l'origine et de l'authenticité
Au début du XXème siècle, les vins de Bourgogne se sont trouvés en situation de concurrence déloyale par rapport aux autres régions. Pour y remédier, un certain nombre de lois ont été votées (1905, 1919) et l’Institut National des Appellations d’Origine (I.N.A.O) voit le jour en 1935. C’est l’organisme qui réglemente toujours aujourd’hui les conditions de production des vins de Bourgogne.
TERROIR
Le nord de la Bourgogne se compose d’un sol caillouteux, argilo-calcaire, datant de l’époque jurassique. La région de Chablis se distingue par son sol riche en minéraux et matériaux marins, où le cépage Chardonnay peut s’exprimer pleinement. Dans le Grand Auxerrois et le Châtillonnais, le sol se compose en majorité de calcaires et donne naissance à de nombreuses appellations de caractère.
CLIMAT
La climatologie du vignoble de Bourgogne est unique. A la croisée des influences continentale, méditerranéenne et océanique, elle confère à ses vins une identité inimitable. Ses légères variantes régionales jouent un rôle clé dans la diversité et la subtilité aromatique de ses appellations.
La position géographique de la Bourgogne a façonné l’identité de ses vins. Le vignoble bourguignon se trouve précisément au milieu de trois influences : méridionale, océanique et continentale. Ces conditions uniques ont notamment déterminé, au fil du temps, le choix des cépages les mieux adaptés. Globalement tempéré, le climat bourguignon possède quelques caractéristiques qui ont une influence positive sur la vigne :
• un ensoleillement matinal favorisé par l’orientation des vignes : en hiver il atténue les risques de gel ; en été, plus important (autour de 1 300 heures entre avril et septembre), il aide à atteindre la pleine maturité
• des températures estivales autour de 20°C, en juillet et août (Normale 1981/2010)
• des niveaux de précipitations idéales pour la croissance de la vigne, avec 700 mm en moyenne par an (en France, la moyenne se situe, selon les régions, entre 500 et 1 200 mm), étalées principalement sur les mois de mai et juin
• le vent du nord qui atténue l’humidité de certaines parcelles
L’exposition de la vigne en coteaux permet également une bonne maturation des raisins. Situées entre 200 et 500 mètres d’altitude, les parcelles bénéficient des meilleures heures d’ensoleillement. L’orientation protège aussi les vignes des vents d’ouest, porteurs d’humidité. Autre avantage du coteau : l’eau y ruissèle plus facilement. Ces bonnes conditions, associées à une géologie particulière donnent naissance à des vins uniques