GUIDE DES TERROIRS REGIONAUX
LES GRANDES REGIONS VINICOLES
Les vins de Bourgogne sont le précieux héritage du travail des moines.Entre les 6ème et 15ème siècles, les communautés monastiques bourguignonnes ont patiemment mis au point des méthodes pour travailler la vigne. Leurs savoir-faire authentiques se sont transmis de génération en génération, jusqu’à nos jours.La Côte Chalonnaise est très vraisemblablement le berceau géographique du Crémant . Dès le haut Moyen Âge, les Ducs de Bourgogne ont apprécié le tempérament fougueux des vins produits sur la Côte de Beaune. Ils ont même largement contribué à leur renommée, tout comme les moines. Réputés, ces vins portaient alors, sans plus de distinction, le nom de « vin de Beaune » ou « Pinot vermeil », en référence au cépage Pinot Noir utilisé pour les élaborer.De la même façon, les « vins de Nuits » désignaient tous les vins issus de la Côte de Nuits.Ce n’est qu’à partir de 1936 que les vins seront classés en Appellation d’Origine Contrôlée.
COTE DE BEAUNE ET HAUTES COTES DE BEAUNE
HISTORIQUE
La question des Origines
Le premier document écrit qui atteste l’existence d’un vignoble sur la Côte date de 312. Il s’agit d’un discours de remerciement adressé par les habitants d’Autun à l’empereur Constantin à la suite de son passage. Il faut préciser d’emblée que la ville d'Autun occupait alors une place importante sur le plan administratif : elle était la capitale de la cité des Eduens, qui couvrait un large territoire et qui englobait notamment une grande partie de l’actuel département de la Côte-d’Or dont la Côte viticole. Sévèrement touchée par les invasions de la deuxième moitié du IIIe siècle, la cité obtint de Constantin des remises
d’impôts. Dans ce discours composé par un rhéteur de la ville, les habitants expriment donc leur reconnaissance à l’empereur et dressent un tableau de leurs difficultés afin de justifier la générosité dont ils ont fait l’objet. Dans ce cadre, ils n’hésitent pas à noircir le trait et comme le vignoble de la Côte est déjà réputé, ils cherchent à en diminuer le prestige
Le vignoble bourguignon au Moyen Age : le poids de l’Eglise et le prestige des princes
La chute de l’empire romain au Ve siècle ne remit nullement en cause l’existence du vignoble bourguignon. Dans une Gaule devenue majoritairement chrétienne, le vin constituait en effet un élément indispensable du culte et la nouvelle religion ne fit que renforcer son caractère sacré. Par ailleurs, le vin resta un attribut de la vie aristocratique. Ainsi, durant le Moyen Age, deux acteurs essentiels s’imposèrent dans le vignoble bourguignon : l’Eglise et les princes.
Aux côtés de l’Eglise, les ducs de Bourgogne tinrent un rôle prépondérant. La côte était ponctuée de domaines ducaux. A la fin du XIVe siècle, Philippe le Hardi possédait notamment quelque 15 ha de vignes à Beaune et des clos à Talant et Chenôve. En 1380, il acheta le château de Germolles et son clos de 400 ouvrées (environ 17 ha). Les vins produits dans ces domaines alimentaient la cour de Bourgogne mais les ducs en offraient généreusement aux autres princes européens. Ainsi le vin constituait-il tout à la fois un
produit de consommation, un élément d’apparat et un instrument politique efficace qui portait loin la puissance des ducs bourguignons.
Le commerce des vins : du monopole des courtiers gourmets au triomphe du Négoce
Aux XIVe et XV e siècles, le commerce des vins était déjà soigneusement réglementé. Les principales villes du vignoble, Dijon, Beaune et Chalon-sur-Saône, se montraient fort soucieuses de défendre la réputation de leurs vins – leur rôle dans la promulgation de l’édit de 1395 l’a déjà souligné – et d’écouler leur production. Il existait dans chacune d’elles des courtiers gourmets qui servaient d’intermédiaires entre les vendeurs et les marchands de l’extérieur. A Beaune, on trouve trace de ces personnages dès 1375. Leur rôle était de « taster » le vin et de reconnaître que les produits vendus étaient « bons, loyaux et marchands » (délibération de la Chambre de ville de Beaune du 15 septembre 1525) avant de faire apposer sur les tonneaux la marque de la ville, gage de qualité. Sans cette marque, le vin ne pouvait
quitter les lieux : aucune transaction ne pouvait donc se conclure sans les courtiers gourmets, du moins en théorie car des fraudes sont signalées. Au XVIIe siècle, Beaune comptait 6 courtiers gourmets choisis par les échevins après un examen de dégustation. Le vignoble bourguignon tel qu’il se déroule sous nos yeux est le fruit d’une mise en valeur longue et laborieuse. Presque deux fois millénaire, celui-ci a connu des périodes de prospérité et de graves crises qui n’ont cependant jamais remis durablement en cause son existence. Les dangers et les difficultés auxquels il s’est trouvé confronté ont, au contraire, poussé ses acteurs à innover pour préserver le statut d’excellence qui est attaché à ses vins
LOCALISATION
Depuis l’institution en 1936 des deux Appellations d’Origine Contrôlée Beaunoises, la partie la plus élevée de Beaune est classée en Côte de Beaune : le Sermon sur la Montagne. Appellation spécifique de la commune, elle ne doit pas être confondue avec l’appellation Côte de Beaune-Villages produite dans des communes de la Côte de Beaune précédée du nom d’une de ces communes. Assez peu étendue, l’appellation CÔTE DE BEAUNE produit pour un tiers des blancs (Chardonnay), et pour deux tiers des rouges (Pinot Noir).
Des coteaux idéalement exposés au soleil levant
Entre Ladoix-Serrigny et les coteaux des Maranges, la région viticole de la Côte de Beaune s’étire sur 20 km, du nord au sud. Orientés vers le soleil du matin, ces terres à vignes n’excèdent pas quelques centaines de mètres de large. On y produit pourtant des vins rouges et blancs de renommée internationale. Leur réputation rejaillit aussi sur la ville de Beaune, centre historique qui vous livre tous les secrets de la Bourgogne viticole...
Un peu plus à l’ouest, derrière la Côte de Beaune, les vignes s’épanouissent sur un plateau au relief doucement incurvé, à 400 mètres d’altitude. Vous êtes arrivé dans les Hautes Côtes de Beaune. Sur les versants les plus ensoleillés, une vingtaine de communes produisent des vins vifs et spontanés, d’appellation Bourgogne Hautes Côtes de Beaune.
TERROIR
On se situe ici sur les hauts de la Montagne de Beaune, sur le balcon et juste au-dessus des Premiers Crus. À 300-370 mètres d’altitude, on est en présence de sols bruns calcaires et calciques, oolithiques et rauraciens (jurassique). Ils sont appréciés : l’un des vignobles expérimentaux bourguignons (sciences de la vigne) se trouve au Mont Battois, l’un des Climats de l’appellation.
CLIMAT
C'est un climat tempéré à légère tendance continentale.
APPELLATIONS
Appellations ( Nombre: 35 AOP )
Aloxe-Corton
Auxey-Duresses
Bâtard-Montrachet
Beaune
Bienvenues-Bâtard-Montrachet
Blagny
Bourgogne
Bourgogne aligoté
Bourgogne mousseux
Bourgogne Passe-tout-grains
Charlemagne
Chassagne-Montrachet
Chevalier-Montrachet
Chorey-lès-Beaune
Corton
Corton-Charlemagne
Côte de Beaune
Côte de Beaune-Villages
Coteaux Bourguignons
Crémant de Bourgogne
Criots-Bâtard-Montrachet
Ladoix
Maranges
Meursault
Monthélie
Montrachet
Musigny
Pernand-Vergelesses
Pommard
Puligny-Montrachet
Saint-Aubin
Saint-Romain
Santenay
Savigny-lès-Beaune
Volnay
Appellations ( Nombre: 3 IGP )
Coteaux de l'Auxois
Sainte-Marie-la-Blanche
Saône-et-Loire
CARACTERE DES VINS
Proche des vins de Beaune dont il est partie prenante, le Côte de Beaune est un rouge d’un rubis franc, légèrement nuancé de reflets mauves. Son nez très droit (petits fruits rouges, mais aussi des accents d’animaux, d’humus, de sous bois) annonce une bouche ronde, flatteuse, portée par une belle acidité qui lui permet de prendre un peu d’âge. Sa mâche est plus goûteuse que sévère, sa texture agréable et ferme.
Du Chardonnay, le blanc connaît toute la chanson. De la vivacité et de la brillance dans l’or d’une robe soutenue. Les arômes citronnés d’agrumes, d’herbe fraîche emplissent le bouquet. Rondeur, souplesse et bon soutien acide, il exprime en bouche tout le charme du fruit avec une touche de minéralité et il conclut souvent sur la noisette.