PARLER DU VIN
ANTHOLOGIE
LA LÉGENDE DU VIN
« Dieu fit passer un vent sur la terre et les eaux se désenflèrent (…) et au septième mois, au dix-septième jour
du mois, l`arche s`arrêta sur les monts d`Ararat (…).
« Alors Dieu parla ainsi à Noé : ''Sors de l`arche, toi et ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi.``
« (…) et à partir d`eux se fit le peuplement de toute la terre.
« Noé, le cultivateur, commença de planter la vigne. »
(Genèse, VIII, 1, 4, 16; IX, 19, 20.)
Que la religion judéo-chrétienne , lors de ses origines, nous fasse part du peuplement de la terre et de la plantation de la première vigne, il y a là toute une symbolique. Cependant, il se pourrait qu`il y ait des corrélations entre la cette religion et tout le fondement historique de cette viticulture sur les monts d`Ararat.
Le peuple judéo-chrétien a donc choisi, selon la bible, Noé comme premier cultivateur de la vigne. Or, les peuples romains et grecs de l`Antiquité ont eux aussi associé le vin (produit de la vigne par un processus de fermentation) à certaines images, notamment celles des dieux. En effet, les Grecs ont surnommé Dionysos (ou Bacchus) le Dieu grec de la vigne, du vin et du délire exaltique.
Quoi qu`il en soit, il faut dissocier la viticulture de l`origine du vin car il semblerait que l`on ait tiré des vignes sauvages, une boisson fermentée ou non, bien avant la culture de la vigne. Il s`agit de la cueillette des raisins sauvages de Vitis vinifera. Cependant, il n`est pas facile, même aujourd`hui, de déterminer l`apparition des premières vignes cultivées. Mais, par la concordance des données actuelles, excluant les mythes et les légendes, on peut dire que c`est en Transcaucasie, c`est-à-dire, à l`est du mont Ararat que tout a commencé. Drôle de coïncidence!!! La Transcaucasie était, et est encore, l`unique région dans le monde qui compte plus d`une dizaine de variétés de Vitis vinifera sauvages. À cet endroit, on retrouve également différents climats qui ont sans doute pu élargir ses potentialités comme terre de culture. De plus, l`origine du mot « vin » viendrait d`un terme de la langue parlée dans l`ancien Caucase soit voino qui signifierait un breuvage enivrant fabriqué à partir du raisin.
De nos jours, l`alcool est vu comme un signe d`enivrement ou une substance dans laquelle on sombre pour oublier nos ennuis et nos tracas. Or, le Guide Alimentaire Canadien recommande 150 mL (environ 5 onces) de vin rouge par jour. Le vin rouge est en effet préféré au blanc dû au fait qu`il diminue, selon des études, les risques cardiovasculaires.
En France, plusieurs études démontrent qu`une consommation modérée d`alcool, équivalent à 12mg/jour, pourrait avoir un effet amoindrie quant aux maladies coronariennes. Le vin rouge amène une protection accrue par la présence de flavinoïdes, de tanins et de polyphénols qui apportent un pouvoir antioxydant très élevé. Ce pouvoir empêche l`oxydation du LDL, contribue à un bon fonctionnement des plaquettes sanguines et préserve la vitamine E. Le projet MONICA en France a également démontré une diminution du taux de mortalité dans ce pays comparativement à des pays plus industrialisés comme le Japon. Il ne faut tout de même pas oublier que les Français sont de grands consommateurs de vin!
Par contre, une étude faite aux États-Unis dans laquelle 22 071 médecins américains mâles âgés de 40 à 44 ans qui consommaient modérément de l`alcool ont été suivis pendant sept ans. Le tout s`est terminé par 133 morts subites (arrêt cardiaque), ces derniers ayant pris de cinq à six verres par semaines comparativement aux autres qui en prenaient moins d`une par mois. Bizarre non?
Une autre étude faite à Séoul, en Corée du Sud, permet d`examiner l`effet de l`alcool sur les maladies cardiovasculaires ou d`autres causes de mortalité. Les 11 698 cobayes étaient classés comme suit : abstinents, consommateurs non réguliers, consommateurs faibles (moins de sept par semaine), consommateurs modérés (de 7 à 21 par semaine) et les grands buveurs (plus de 21 par semaine). Après six ans de suivis, les mortalités rencontrées étaient les suivantes :
- Maladie coronarienne élevée chez les abstinents
et moindre chez les grands buveurs.
- Cancer plus élevé chez les grands buveurs et les
abstinents et moindre chez les modérés.
Il est toutefois bon de noter que pour les deux dernières études, le vin n`était pas la seule consommation mise en cause, mais les résultats nous donne une bonne idée de l`effet du vin sur l`organisme. Elle protège le corps humain dans son vieillissement lors d`une consommation adéquate, mais peut être aussi néfaste en grande quantité. Des études sont toujours en cours dans le but de déterminer les véritables conséquences du vin rouge dans l`alimentation. Le guide alimentaire en fait déjà l`annonce, il ne reste qu`à savoir si c`est vrai ou pas…